Le loup éternel bouc émissaire instrumentalisé par le politique , nous rappelle notre place et entre en concurrence avec un super prédateur , homo « sapiens » . Nous modifions notre environnement , nous sommes à l’origine de la phase la plus rapide d’extinction des espèces jamais répertoriée et notre décideur politique pour sa propre survie électorale s’attaque de front au principe premier de la diversité biologique . Je mets à disposition la lettre publique de Yves Paccalet.
Monsieur le Président, arrêtez ces flots de sang !
» Monsieur le Président, dans votre entretien au Chasseur français, votre sortie sur les loups me semble particulièrement inadmissible : « Chaque année, dites-vous, il sera décidé du nombre de loups à abattre en fonction de l’évaluation des risques et de la croissance de la population de loups. » Je vous rappelle que Canis lupus est une espèce protégée par la Convention européenne de Berne, que la France a ratifiée, et qui ne saurait être modifiée que par une décision des deux tiers des signataires. Je m’étonne de la contradiction qui surgit, ici, entre votre fonction régalienne de gardien de la Constitution et des institutions du pays, et l’autorisation littéralement hors la loi que vous accordez à des tueurs d’animaux protégés.
Sur le fond, je vous rappelle que les loups sont revenus par eux-mêmes sur notre territoire, depuis l’Italie voisine (certains, désormais, y rentrent depuis l’Allemagne et la Suisse ; en attendant leurs congénères espagnols). Au rebours de ce que vous suggérez, leur population n’est nullement en accroissement. En France, ils étaient un peu plus de 300 en 2014. Cette année, on en dénombre moins. Or, les « autorisations » de « prélèvement » (la litote utilisée pour dire qu’on leur loge une balle dans le ventre) ont été augmentées de moitié : elles passent de 24 à 36. Une absurdité, fût-ce aux yeux du plus ignorant des naturalistes…
Monsieur le Président, depuis le mois de juillet 2015, comme le relève l’association de protection de la nature FERUS, 13 loups ont déjà été fusillés de façon « officielle » (et d’autres braconnés). Les éleveurs de brebis réclament qu’on en exécute toujours davantage. Certains bergers (et les politiciens qui les caressent dans le sens de la laine) vont jusqu’à exiger l’« éradication » du prédateur. Allez-vous leur donner raison ? Je vous rappelle que, s’il existe 300 loups en France, on en recense 1 500 en Italie et 2 000 en Espagne, où les problèmes que pose le carnivore sont infiniment moins aigus que chez nous. Si nous désirons réellement aider les bergers (ce qui est notre volonté à tous deux), nous devons améliorer le gardiennage des troupeaux dans la montagne (en embauchant par exemple des chômeurs), plutôt que d’envoyer ad patres les rares « fauves » qui nous restent. Car l’ennemi numéro un de l’éleveur n’est pas le loup, mais le prix de la viande de mouton sur un marché mondial dominé par l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Argentine. Je regrette que, tels les pires politiciens de la droite de la droite (mettons Christian Estrosi ou Laurent Wauquiez), vous vous entêtiez à faire de Canis lupus le trop facile bouc émissaire de notre incapacité à réguler ce secteur de l’économie.
Monsieur le Président, durant votre quinquennat, j’ai la tristesse de constater que la nature sauvage endure le martyre. Vous êtes en train, en ce moment même, de transformer nos forêts, nos montagnes et nos mers en parages où le sang ruisselle. Les abattages succèdent aux carnages, et cela ne semble guère vous toucher.
Vous avez entamé, et vous vous préparez à conclure, une extermination du troupeau de bouquetins du massif du Bargy, en Haute-Savoie. La justice a rejeté le recours des associations naturalistes : plusieurs centaines de ces ruminants vont donc mourir dans les alpages, tirés à l’arme lourde par une légion de nervis aidés d’hélicoptères. Pourquoi cette folie ? Parce que certains ongulés seraient vecteurs de la brucellose. Mais le massacre a été ordonné avant même qu’on ait confirmé la contamination, et au mépris de la seule solution scientifique et efficace au problème : la vaccination !
Les loups, les bouquetins : du sang, toujours du sang ! Monsieur le Président, pourquoi ne raisonner qu’avec l’esprit du bourreau ? À l’île de la Réunion, je constate la même indignité : dans le cadre du plan gouvernemental intitulé « Cap Requins », plusieurs requins bouledogues, des requins tigres et même un grand requin blanc ont été récemment « prélevés ». Ces poissons superbes n’avaient mordu personne. On les harponne et on les achève à titre « préventif », alors qu’ils figurent (au moins pour le tigre et le grand blanc) sur la liste des espèces en voie d’extinction dressée par l’Union internationale pour la Conservation de la Nature.
Partout en France, les chasseurs réclament (et obtiennent !) qu’on les autorise à organiser des battues au renard ou des déterrages de blaireaux. Au nom de la tradition et de la « ruralité », ils veulent continuer à piéger à la trappe ou à la glu les ortolans, les pinsons ou les bouvreuils. Ils exigent qu’on leur permette de « résoudre » le « problème » des vautours, qu’ils accusent ridiculement d’attaquer les vaches vivantes. Ils se font forts de régler le sort des corbeaux, des cormorans, des phoques, des dauphins, que sais-je ? Je l’ai entendu hier et j’en suis resté sur le derrière : des grues cendrées en migration par milliers au lac du Der ! Les chasseurs, ces prétendus « amis de la nature », désirent en vérité éliminer manu militari tout ce qui les « gêne » dans leur utilisation simpliste et univoque (tuer ! tuer !) des composants sublimes et nécessaires de nos écosystèmes. Je n’aime pas, monsieur le Président, que vous vous placiez unilatéralement dans leur camp.
Monsieur le Président, nous sommes nombreux, dans ce pays, à ne plus supporter l’holocauste. Je désirerais que, pour vous et votre gouvernement, l’écologie ne se résume pas aux questions d’énergie, de pollution ou de transport, bref à des combats que je mène également, depuis quarante ans, mais qui ne sont pas suffisants. J’aimerais qu’en prononçant le mot « biodiversité », vous preniez enfin conscience que la nature subit davantage de blessures et de désastres qu’elle n’en a jamais enduré depuis que l’Homo est sapiens. Je voudrais que vous formiez, dans votre imagination, l’image de vraies plantes, de vrais animaux, de vrais prédateurs. Je serais ravi que vous n’adoptiez pas pour ligne politique l’idée de confier la gestion de la « ruralité » aux chasseurs plutôt qu’aux écologistes ; aux mitrailleurs plutôt qu’aux amoureux de la beauté vive ; aux massacreurs en tenue léopard plutôt qu’aux amis de la subtilité et des équilibres ; aux assassins des beautés palpitantes plutôt qu’aux naturalistes, aux promeneurs, aux écrivains, aux cinéastes, aux peintres, aux poètes et aux rêveurs.
Je revendique de votre compréhension et de votre amour de l’humanité même que vous laissiez à l’usage de nos enfants et des enfants de nos enfants les trésors vivants que nourrit encore la Terre. Que vous preniez la défense du requin, du loup, du lynx et de l’ours brun, plutôt que de les laisser agonir d’injures et anéantir à la balle ou au couteau par des êtres basiques, obsédés par la mort du « nuisible » ou du « gibier », et fiers de revêtir l’uniforme martial pour aller répandre la terreur à travers champs et bois.
Je vous en supplie, monsieur le Président : faites taire les fusils et écoutez la symphonie du monde ! «
Je voudrais simplement dire que le loup est une espèce au comportement extrêmement discret , il se protège de l’homme , et il suffit de constater l’extrême difficulté de son approche par exemple au nord du Canada où il reste totalement sauvage. C’est un prédateur qui peut chasser en groupe, avec de réelles stratégies de placement . Ses proies naturelles sont difficiles à chasser . En Europe il peut s’attaquer au sanglier , aux chevreuils , et en montagne aux chamois et bouquetins . Il ne dédaigne pas les petites proies .
Il entre en concurrence avec les chasseurs et il faut reconnaitre que le chasseur est un prédateur inefficace au sens darwinien en prélevant de façon biaisée du fait de l’efficacité de ses armes . Tous les chasseurs ne sont pas ignorants des enjeux à long terme, et ils ont au fil des siècles protégé avec ambiguïté, mais protégé quand même , les grand herbivores européens . Reste à leur charge la qualification des « nuisibles » et leur éradication avec la complicité bienveillante de l’État .
Le problème reste la cohabitation avec le loup de l’élevage de moutons en Alpage avec surveillance « symbolique » . Je comprend la détresse du berger devant une attaque du troupeau et les pertes directes ou par panique . Je veux simplement mettre en perspective les pertes recensées par les services vétérinaires et les assureurs . Dans le Massif central les attaques par loup sont statistiquement inexistantes et il faut bien alors incriminer le chien du voisin ou un chien « errant » Ces accidents restent très nombreux , le loup n’y apparait pas , et les mécanismes d’indemnisation ne donnent pas lieu à conflit , il n’y a pas de médiatisation et pas de politisation .
J’ai observé ( a grande distance) le loup en Espagne, dans les Sierra Cantabriques , j’ai pu constater l’abondance de grand gibier ( cerf) . Il y a certes des problèmes avec les sociétés de chasse mais pas de problème avec les éleveurs . Je suis persuadé que pour les éleveurs seule la prévention et le regroupement des troupeaux en parcs surveillés la nuit peut leur permettre de continuer leur activité.
Loup en Espagne :
cerf dans le même biotope
L’ autorisation de tir de 36 loups est une hypocrisie totale, Mr le Président prends les naturalistes , les chasseurs et les éleveurs en Alpage pour des imbéciles . Il n’y a pas de demi mesure possible . Soit on met des grilles électrifiées tout le long de nos frontières , on éradique la France de la présence du loup , on supprime tout chien non maitrisé , et alors on peut élever du mouton en Alpage et concurrencer la nouvelle Zélande et l’Argentine ?????. Soit on prend en compte la présence du Loup et on s’adapte . Monsieur le Président ne faites plus du Hollande s’il vous plait , un vieux loup vous observe .